Le projet de recherche de William Sacher, titulaire de la Chaire IRD-Iméra, vise à établir une connexion innovante entre les concepts et les méthodes de l’économie de l’environnement, de l’économie écologique et des géosciences.

Il organise les 4 et 5 Juin 2024 à l’Iméra une réunion d’experts et journée d’études visant à interroger, dans le contexte de la transition énergétique et de la croissance de la demande en métaux, les coûts sociaux des activités minières industrielles sur le long terme. L’expérience et les savoirs accumulés à partir de l’étude des territoires post-miniers en France seront mis à contribution pour penser d’un point de vue interdisciplinaire les enjeux que les mines représentent pour la solidarité intergénérationnelle et la justice environnementale au Nord et Sud géopolitique.

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Quels enseignements pour une solidarité intergénérationnelle ?

Croiser les regards pour mieux penser l’après-mine de demain

La journée d’étude propose de croiser les regards sur les enjeux socio-environnementaux associés aux territoires post-miniers, afin de tirer des enseignements qui permettraient de mieux concevoir l’après-mine dès les premières étapes des projets. L’objectif sera de dresser un état des lieux dans ce sens, qui pourrait informer un processus de caractérisation générique des coûts spécifiques de l’après-mine, et aider à les minimiser ou les éviter.

Contexte

Les minerais sont essentiels pour la vie moderne mais leur extraction représente une menace croissante pour les écosystèmes et les sociétés. Le contexte global de “supercycle” depuis le début du XXIème siècle implique une augmentation marquée de la demande, qui, conjuguée à la baisse séculaire de la qualité des gisements, pousse à des activités minières toujours plus intensives et extensives. Cette tendance devrait se confirmer à l’avenir vu le rôle joué par les métaux dans la “transition énergétique”, en particulier ceux qualifiés de “critiques”. Selon l’AIE, on s’attend pour les deux prochaines décennies à une augmentation de la demande de 300% pour le cuivre, 2000% pour
le nickel, et jusqu’à 4000% pour le lithium.

Les activités minières industrielles et leurs conséquences se déploient sur des cycles incluant des phases successives: prospection, exploration, exploitation, fermeture et abandon. Chacune d’entre elle implique des problématiques, des acteurs et des échelles spatiales et temporelles spécifiques. La fermeture des principales mines en France dans la deuxième moitié du XXème siècle a laissé des successions et territoires miniers, dont l’histoire et l’existence ont fait l’objet de très nombreuses études (1).

L’hypothèse de travail proposée ici est que les connaissances produites dans le cadre de ces recherches fournissent des enseignements qui permettraient de mieux anticiper les conséquences et les coûts des exploitations à venir, et œuvrer à plus de justice environnementale sur les futurs sites miniers et post-miniers. Ceci, tant en France que dans d’autres contextes comme dans les Suds (particulièrement mis à contribution avec la transition énergétique) où les travaux tendent à se concentrer sur les premières phases des projets miniers.

Les conséquences des pollutions minières s’étalent sur des décennies, des siècles, voir des millénaires(2), et anticiper la gestion post-mine se présente comme un impératif du point de vue de la solidarité intergénérationnelle. Le travail s’inscrit dans la démarche qui consiste à penser la possibilité d’une coexistence de diverses activités productives sur les territoires post-miniers du Nord et du Sud(3).

Bibliographie

Programme et inscription

  • Mardi 04 Juin 2024, de 15 à 18 heures
  • Mercredi 05 Juin 2024 de 9 à 13 heures

A propos du partenaire de la chaire

L’Institut de recherche pour le développement (IRD) est un organisme français de recherche, original et unique dans le paysage de la recherche pour le développement. Privilégiant l’interdisciplinarité, l’IRD organise ses recherches autour d’un partenariat scientifique équitable avec les pays en développement, au travers de son réseau international, en portant une logique de co-production de solutions aux défis globaux du développement avec les communautés scientifiques partenaires. L’IRD positionne ainsi ses recherches pour le développement comme des outils majeurs du nouvel agenda international du développement.