Programme conçu et coordonné par Enrico Donaggio, Philosophe, professeur des universités, directeur scientifique de l’Iméra

« To be truly radical is to make hope possible rather than despair convincing »
(Raymond Williams)

Voici les thèmes de quelques-uns des projets de recherche sélectionnés pour une résidence à l’Iméra dans le cadre du programme « Utopies nécessaires » jusqu’à aujourd’hui :

  • Éliminer l’écart salarial entre hommes et femmes 
  • L’accès des femmes africaines aux professions juridiques de haut niveau
  • Les cargos porte-conteneurs à voile qui ne polluent pas
  • Concilier transition écologique et profit économique
  • Appartenance religieuse et comportement écologique
  • Une banque des déchets pour les pauvres
  • De nouveaux droits pour les travailleurs migrants ruraux
  • La responsabilité juridique de l’Europe pour les migrants décédés le long de ses frontières géographiquement éloignées (Afrique et Océan Indien)
  • Pandémie et auto-organisation des classes subalternes (biopolitique par le bas)
  • Pandémie et amélioration de l’éducation de la jeunesse africaine
  • Les paix impossibles (Turquie, Syrie, Kurdistan, Rojava)
  • L’exploitation minière et les droits des communautés indigènes
  • Une intelligence artificielle au service des travailleurs
  • Un salaire universel pour les artistes
  • Un travail sans burnout
  • Démocratisation des algorithmes et coopération dans la food delivery
  • Les conteneurs comme fétiche de la mondialisation (projet arts & sciences)
  • Imaginer une nouvelle gauche radicale (projet arts et sciences)
  • Archéologie du futur ou que faire des espoirs qui ne se sont pas réalisés

Le programme « Utopies nécessaires » se voudrait comme un cadre capable d’offrir un espace de réflexion et dialogue commun pour des projets si riches et disparates. Pendant cinq ou dix mois, le programme accueille à l’Iméra et à Marseille des scientifiques et des artistes de toutes disciplines et origines géographiques. La finalité de leur résidence n’est pas de nature exclusivement académique. Ils/elles sont aussi animé.ée.s par le désir radical de tracer des pistes de recherche qui sortent du périmètre souvent autoréférentiel de la pratique universitaire ou artistique ordinaires, au nom de l’engagement critique et de l’imagination sociale des savoirs.

Le programme invite en effet à proposer de nouvelles façons de penser et d’agir pour aborder une constellation de problèmes, locaux ou globaux, qui présentent les caractéristiques antithétiques suivantes :

a. D’un côté, il s’agit des enjeux majeurs et incontournables pour le destin de notre époque : ils doivent donc être affrontés avant qu’il ne soit trop tard, voire le plus tôt possible, d’où leur caractère nécessaire ;

b. D’un autre côté, malgré l’urgence inéluctable avec lesquelles ces défis imposent leur nécessité, il semble désormais certain que si l’on continue à adopter la manière dominante de les affronter, leur dénouement n’arrivera jamais.

Les utopies nécessaires sont donc des défis, globaux et locaux, que la société contemporaine considère décisifs et souhaitables à relever, à cause de leur urgence sans appel, mais impossibles à gagner sans réellement agir et penser autrement. Le programme « Utopies nécessaires » se réfère ainsi classiquement à ce que l’on nomme « défis » ou « phénomènes globaux », « objectifs du développement durable », « indicateurs de développement humain » et effectue sur cet ensemble de problèmes une double opération :

a. Ce programme les décline de façon radicale pour qu’au fond ces problématiques puissent susciter non seulement la peur, l’indifférence, le déni, la résignation, mais aussi l’espérance. Une utopie nécessaire est un impossible souhaité qui devient possible, ou au moins imaginable, avec un degré d’attractivité suffisant à mobiliser des intelligences et des passions collectives ;

b. Ce programme identifie dans un institut d’études avancées comme l’Iméra, ancré dans une ville comme Marseille, l’un des lieux où il est peut-être davantage probable que ces utopies nécessaires soient discernées ou inventées. Un sanctuaire de liberté intellectuelle qui héberge une communauté internationale et interdisciplinaire de chercheurs – scientifiques et artistes – situé dans une ville où la beauté et la misère la plus extrêmes se rencontrent chaque jour, et qui semble ainsi offrir un contexte propice à une telle aventure.

Les domaines d’invention et d’application prévus sont entre autres et de manière non exclusive : la guerre et la paix, la crise écologique, la santé, les migrations, les inégalités économiques et sociales, la question urbaine, la question de l’habiter, l’éducation, la crise de la participation et de l’espérance politique, l’intelligence collective.

Une autre de ces utopies nécessaires – le travail et ses perspectives inédites de nouvelles libertés et de nouvelles utopies – est au centre des activités d’un atelier, actif à l’Iméra depuis 2019, qui se situe dans l’horizon théorique et pratique tracé par ce programme. Les résidents sont invités à participer à ses réunions, cycles de séminaires et conférences – qui profitent de la présence des meilleurs spécialistes ainsi que d’acteurs locaux – aussi bien qu’à son projet de recherche collectif sur les utopies du travail à Marseille hier et aujourd’hui.

Le programme « Utopies nécessaires » bénéficie de la collaboration et de l’appui des partenaires, avec lesquels l’Iméra propose des chaires thématiques : l’EHESS,  l’AMSE.


Pour plus d’information, veuillez contacter Enrico Donaggio, directeur du programme et directeur scientifique de l’Iméra : enrico.donaggio@univ-amu.fr

Cycles de conférences du programme Utopies nécessaires
de l’IEA d’Aix-Marseille Université

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