Une journée d’études sur la cartographie numérique et interactive pour explorer l’histoire locale, européenne et mondiale est organisée le 28 janvier 2025 par Laura Talamante, titulaire de la chaire EHESS/Iméra – Etudes transrégionales pour l’année 2024-2025.
Une balade historique à Marseille et un séminaire sur la cartographie numérique
La journée commencera avec une balade historique guidée par Nathalie Cazals dans la vieille ville de Marseille qui suivra la cartographie interactive proposée par Laura Talamante dans le cadre de son projet d’humanités numériques dédié aux expériences révolutionnaires des femmes à Marseille.
L’après-midi rassemblera quatre chercheurs qui utilisent le système d’information géographique (SIG) pour l’analyse et la dissémination de leur recherche en histoire via la cartographie numérique. Les participants à la conférence de l’après-midi seront invités à discuter des opportunités offertes par la cartographie numérique pour permettre l’engagement des étudiants et des chercheurs, mais aussi du grand public.
Programme de la journée
- À partir de 9h30 : Balade historique dans Marseille – sur invitation
- De 14h à 16h : Conférence sur les opportunités de la cartographie numérique dans la Salle de conférence de la Maison des Astronomes (Entrée 2 place Leverrier) – ouvert à tous ; possibilité de suivre à distance sur Zoom.
Découvrez les intervenants et intervenantes de la conférence
Laura Talamante est professeure et directrice du département d’Histoire à California State University, Dominguez Hills. Elle est titulaire de la Chaire EHESS/Iméra – Etudes transrégionales à l’Imèra (l’Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université) au sein de leur programme de recherche, « Utopies nécessaires ».
Elle a obtenu son doctorat en Histoire à UCLA, où sa thèse intitulée « Les Citoyennes Marseillaises : Women and Political Change during the French Revolution » a remporté le Mary Wollstonecraft Dissertation Award. Elle a reçu de nombreuses distinctions et récompenses, dont des bourses de résidence à la Fondation Brown Maison Dora Maar à Ménerbes, France, et à la Fondation Camargo à Cassis, France. Elle publie principalement sur les femmes, la politique et la culture, le développement de la citoyenneté, la cartographie géopolitique et géosociale révolutionnaire, et le proto-féminisme dans le Marseille des Lumières et de la Révolution.
Elle utilise la cartographie numérique pour montrer les expériences révolutionnaires des femmes de divers milieux sociaux, tout en mettant en lumière leur utilisation des réseaux familiaux, sociaux et économiques pour influencer le développement de la conscience, de la politique et de la culture révolutionnaires. La cartographie numérique permet aux lecteurs d’explorer de manière interactive comment les femmes ont transformé les espaces publics tels que les églises, les marchés, les boutiques et les rues en espaces politiques. Les femmes ont également transformé les espaces privés en espaces politiques par le biais de la défense et de l’utilisation des lois révolutionnaires sur le mariage et le divorce.
Découvrez le matériel cartographique interactif sur les femmes à Marseille pendant la Révolution dans ses publications suivantes :
- « Mapping Women’s Everyday Lives in Revolutionary Marseille » in Life in Revolutionary France (2020)
- « Mapping Women’s Revolutionary Control of their Environment & Property in Marseille: A Digital Mapping Project » in The Journal of the Western Society for French History, v. 47 (2021)
Angelo Odore est project manager et analyste en système d’information géographique (SIG) pour ENI S.p.A. et Diagram S.p.A., où il coordonne la création d’AgriHub dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest.
Entre 2022 et 2023, il a travaillé comme ingénieur de recherche à l’Université de Rennes 2, en tant que spécialiste SIG pour le projet ANR PARCEDES. Auparavant, il a occupé le poste d’ingénieur de recherche à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris.
Fort d’une solide expérience dans le domaine des systèmes d’information géographique (SIG), Angelo Odore est titulaire d’un doctorat en Histoire de l’Europe du Moyen Âge à l’époque contemporaine, obtenu à l’Université de Teramo et à l’EHESS de Marseille. Il a également enseigné le séminaire Traitement et analyse de l’information spatialisée.
Au cours de sa carrière, il a collaboré en tant que spécialiste SIG à des projets de portée internationale, notamment ANR VISMIN et PARCEDES, et il est membre associé de la Plateforme géomatique de l’EHESS. Il a participé à de nombreuses conférences internationales, reçu des fellowships prestigieuses et publié divers articles académiques. Sur le SIG et l’espace marseillais, il a publié en 2023 son ouvrage intitulé : Rivoluzionari in movimento. Ripensare la Rivoluzione francese a Marsiglia tramite la Spatial analysis.
Découvrez son matériel cartographique interactif sur Marseille :
Anne Page est professeure d’histoire et de civilisation britanniques à Aix Marseille Université, membre du Laboratoire d’études et de recherche sur le monde anglophone qu’elle a dirigé jusqu’en 2020 et membre honoraire de l’Institut universitaire de France.
Elle est aujourd’hui directrice de la structure fédérative Maison de la recherche. Elle travaille sur les minorités religieuses aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ses publications incluent, L’Expérience puritaine. Vies et récits de dissidents (XVIIe-XVIIIe siècle) (Paris, Editions du Cerf, 2017), Church Life: Pastors, Congregations, and the Experience of Dissent in Seventeenth-Century England (Oxford, Oxford University Press, 2019), volume co-dirigé avec Joel Halcomb et Michael Davies et « ‘The Congregation was large and the meeting-house filled’: Dissenters and their places in the early eighteenth century », Friends of Dr Williams’s Library Annual Lectures, n°75 (London: Dr Williams’s Trust, 2023).
En parallèle, elle coordonne, avec Sophie Vallas, un projet sur l’histoire et l’épistémologie des études anglophones en France, à l’origine d’un Dictionnaire des études anglophones. Son intervention portera sur un récent projet de cartographie des minorités religieuses et diasporiques à Londres au XVIIIe siècle, « Mapping Multifaith London »
Marc Calvini-Lefevbre a obtenu son Diplômé de l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence, de la London School of Economics and Political Science et du Goldsmiths College, University of London. Il a été recruté en 2011 au poste de Maître de conférences en histoire britannique du XIXe siècle au sein du Laboratoire d’Études et de Recherche sur le Monde Anglophone (UR 853) d’Aix Marseille Université (amU).
En plus des études britanniques, il enseigne des cours d’études féministes et de genre. Depuis son recrutement, il a cherché à contribuer à l’institutionnalisation des études de genre dans le milieu universitaire français tant au niveau local (GenderMed) que national (Institut du Genre, Paris). Ses principaux intérêts de recherche portent sur les idées féministes, l’histoire du féminisme et les mécanismes (ou les obstacles à) leur transmission au grand public. Ses projets de recherche à ce jour se sont concentrés sur :
- le défi idéologique posé par la Grande Guerre à la pensée féministe sur la relation entre citoyenneté, genre, guerre et paix au tournant du siècle en Grande-Bretagne.
- le défi épistémologique que pose pour les sciences sociales la compréhension de la résistance des femmes au féminisme.
- la mémorialisation du mouvement pour le suffrage des femmes dans des lieux de mémoire, tant littéraux que non littéraux.
Les deux derniers projets ont été menés en collaboration avec ses collègues de l’équipe de recherche Women & the F-Word et ont bénéficié d’un financement accordé par l’Initiative d’Excellence Aix-Marseille (Amidex) (initiative « Pépinière d’Excellence », 2018).
Nathalie Cazals, anthropologue au sein de l’association Traverses et l’Agence N. expériences, l’expérience des patrimoines, est spécialiste de la valorisation des patrimoines et matrimoines de la ville de Marseille et notamment de la création de parcours urbains.
Elle s’associe à Laura Talamante, en résidence à l’Iméra, pour proposer une balade urbaine sur les femmes révolutionnaires le 28 janvier 2025 comme forme de restitution de ce travail de recherche.