Crédit : Andonian Timothée / Iméra

Robert Sébastien

Disciplines : ArtEthnographieSciencesTechnologie
Poste et institution de provenance : Artiste et chercheur interdisciplinaire
Type de résidence : Résidence de recherche
Chaire : Résidence Mucem / Iméra
Programme de recherche : Arts & Sciences : savoirs indisciplinés
Période de résidence : Février – Juillet 2023
Entretien avec Sébastien Robert, chercheur en résidence à l’Iméra (2022-23)

Projet de recherche

Rise and Fall

Résumé du projet

Dans le cadre de la résidence Mucem/Iméra, Sébastien s’intéresse à un instrument de musique qu’il a toujours admiré avec une forte émotion lorsqu’il a grandi à Nantes et sillonné la Bretagne durant sa jeunesse : la cornemuse. Peut-être naïvement, il a toujours pensé que cet instrument venait de là, et ce n’est que récemment qu’il a commencé à enquêter plus sérieusement sur la question. Il a été surpris d’apprendre qu’il s’agit en réalité d’une pratique sonore transméditerranéenne qui a traversé et façonné une partie des villes d’Alexandrie, Marseille et Athènes sans même être connue du plus grand nombre. La plus ancienne référence à la cornemuse est apparue en Alexandrie vers l’an 100 av. J.-C vers la même période. En d’autres termes, c’est un instrument symbolique des échanges interculturels méditerranéens, qui a évolué au fil des siècles avant de devenir populaire dans le reste de l’Europe. Curieusement, au fil du temps, la cornemuse est devenue un symbole régional en Bretagne et national en Ecosse, alors qu’elle a presque disparu de son lieu d’origine.

Questions de recherche : Outre les variations évidentes en tant qu’« objets » et dans les représentations iconographiques (tant dans l’imagerie que dans l’imaginaire), qui mettent en évidence la multitude de cornemuses qui existent, Sébastien Robert aimerait comprendre à quel point ils sont différents les uns des autres, en axant ses recherches sur leurs caractéristiques musicales et physiques. De multiples questions se posent : comment sonnaient-ils avant la normalisation du système d’accordage international en 1936 ? Comment fonctionne la structure harmonique en interne ? Qu’est-ce qui crée précisément différentes fréquences, timbres, transitoires, longueurs de drones, etc. ? Comment les instruments fonctionnent du point de vue du mécanisme des fluides ? Surtout, comment/pourquoi/quand tous ces paramètres ont-ils évolué dans le temps ? Le projet constituera le cinquième chapitre du cycle de recherche de Sébastien Robert, « You’re no Bird of Paradise », dans lequel il explore les rituels sonores et les cosmologies indigènes en voie de disparition. En collaboration avec le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) et le Laboratoire PRISM, la recherche débouchera à terme sur la création d’une installation sonore à grande échelle.

Biographie

Sébastien Robert (1993. Nantes, FR) est un artiste et chercheur interdisciplinaire qui développe une pratique à l’intersection des arts visuels et sonores, de la technologie, des sciences et de l’ethnographie. La plupart de ses projets s’articulent autour d’un cycle de recherche, ‘You’re no Bird of Paradise’, à travers lequel il explore les rituels et les cosmologies sonores autochtones en voie de disparition. Des mois de travail à distance ponctués de recherches in situ sur le terrain donnent naissance à divers projets artistiques, que ce soit sous forme d’installations, de performances ou d’œuvres d’art, raffinées dans leur utilisation des matériaux. A travers son travail et ses recherches, Sébastien recherche des possibilités de créer un dialogue artistique engagé et en expansion entre perspectives occidentales et nouvelles technologies tout en questionnant notre perception de notre environnement et en mettant en évidence la diversité épistémologique du monde que nous habitons. Dans le cadre de ses recherches, Sébastien a participé à diverses résidences d’artistes comme Arctic Wave (Andøya, NO), Into The Great Wide Open (Vlieland, NL) et Valley of the Possible (Curacautin, CL) et il a donné des conférences dans des institutions telles que l’Arctic University Museum (Tromsø, NO), l’Université ITMO (Saint-Pétersbourg, RU) et la HEAD – University of Art and Design (Genève, CH). Sébastien a récemment exposé à Rokolectiv (Bucarest, RO), MU ArtSpace (Eindhoven, NL) et Global Seed Vault (Svalbard, NO) et a participé à divers festivals de renommée internationale tels que Rewire (La Haye, NL), Organik (Hualien, TW) et Mirage (Lyon, FR). Sébastien est diplômé avec mention du Master ArtScience entre la KABK – Académie royale d’art et la KC – Conservatoire royal de La Haye en 2020.

Appels à candidature

Les résidences de recherche que propose l’Iméra, Institut d’études avancées (IEA) d’Aix-Marseille Université, s’adressent aux chercheurs confirmés – académiques, scientifiques et/ou artistes. Ces résidences de recherche sont distribuées sur quatre programmes (« Arts & sciences : savoirs indisciplinés », « Explorations interdisciplinaires », « Méditerranée » et « Utopies nécessaires »).