À partir du 1er juin aura lieu la 3ème exposition du projet curatorial Xanadu, mené par les artistes résidents à l’Iméra en 2022-23, Jeff Guess et Christophe Bruno, tous les deux artistes et résidents à l’Iméra.

xanadu imera guess bruno 2023 fine

L’exposition collective, Lovelace, propose une incursion dans un monde devenu un treillis de connexions invisibles aux échelles multiples. Les œuvres des artistes plongent dans une série de gestes, du plus manuel au plus automatisé, comme le pliage, la reliure, le tissage ou l’enchevêtrement. Si certaines œuvres renvoient à des origines matérielles ou à des histoires cachées, et d’autres évoquent une érotique des motifs algébriques, il est clair que ce monde est profondément entrelacé.

Informations utiles :

Lieu de l’exposition : Iméra – Maison des Astronomes (2 place Leverrier, 13004 Marseille)

Lien vers la page officielle de l’évènement

Programmation :

Jeudi 1 juin : Vernissage et Conférence-Performance de 18h à 21h.

Vendredi 2 juin : exposition en visite libre de 10h à 18h.

Samedi 3 juin au mercredi 7 juin : uniquement ouvert sur invitation : info (at) xanadu (dot) institute

Mercredi 7 juin : Pique-nique finissage 13h – 18h

Avec le concours de : Cécile Babiole, Astrid de la Chapelle, Lia Giraud, Nadia Lagati, Nicolas Maigret, Benjamin Mouly et Jean-Baptiste Sauvage

Loops of the loom (Cécile Babiole, 2023)
Loops of the loom que l’on peut traduire littéralement par « les boucles du métier à tisser » est un projet de pièces sonores multiples tissées à partir de fils électriques. Ces câbles sont capables de transporter des signaux audio, si bien que ces tissages sont aussi des pièces sonores et donnent à entendre la partition musicale formée par des fils entrecroisés.

Flip capriciously (Astrid de la Chapelle, 2023)
Flip Capriciously est une œuvre au fusain qui réinterprète un erratum dessiné, trouvé dans le livre visionnaire de Ted Nelson « Dream Machines / Computer Lib », livre tête-bêche, écrit il y a un demi-siècle.

Hyperlinks matter (Lia Giraud, 2023)
Le projet Hyperlinks matter s’intéresse aux matières invisibles qui nous relient ou que nous mettons en partage dans l’intimité d’une relation. Récoltées depuis 2017 au sein de l’espace domestique, les poussières et « pluches » résiduelles produites au quotidien ont été conservées et compactées pour quantifier les sédimentations et entrelacs d’une vie de couple.

Simonetta de l’Estaque (Nadia Lagati, 2016)
Histoires brodées : des personnages anonymes se transfigurent et reprennent vie à travers différentes techniques comme la broderie, l’assemblage, la couture ou le perlage. Le projet s’inspire à la fois d’une collection personnelle made in Marseille et de photos trouvées lors de voyages, au Portugal, en Italie, en Turquie, au Japon ou en Inde. Tout en réinventant une histoire, il souligne les liens invisibles qui nous unissent, et tente de prendre en flagrant délit quelques moments de dignité.

War Zone (Nicolas Maigret, 2014)
War Zone reconstitue trois trajectoires de missiles en caméra subjective au sein du programme Google Earth en s’appuyant sur des données historiques. Ce projet vise à rappeler aux technologies modernes leur passé en mettant en évidence des indices de leurs origines militaires. Dans le cas présent, l’attention est centrée sur l’histoire des missiles, précurseurs du programme spatial et de la mise en orbite des satellites dont nous utilisons aujourd’hui quotidiennement les capacités de prise de vue et de cartographie.

Finissime piegature (Benjamin Mouly, 2023)
Finissime piegature est un ensemble de sculptures comestibles réalisées en sucre glace pour venir habiller l’espace de l’exposition. Entre amuse-bouche et trompe-l’oeil, c’est une invitation ambiguë à fusionner par le doux avec l’un des motifs les plus savoureux du baroque, le pli.

Horizons (Jean-Baptiste Sauvage, 2020)
Combinaison aléatoire de plus de 2000 images d’horizons faites d’un même point de vue sur une période de huit ans. Images qui se rencontrent, contient une part sous-jacente du paysage qui la précède et émane dans l’image à venir pour former une marine animée, un temps factice, comme pouvait l’être l’assemblage premier, La Grande Vague de Gustave le Gray en 1857.

Cécile Babiole est une artiste active dès les années 80, dans le champ musical d’abord, puis dans les arts électroniques et numériques. Elle associe dans ses créations arts visuels et sonores au travers d’installations et de performances qui interrogent avec singularité et ironie les technologies. En 2016, Elle co-fonde, avec Anne Laforet, le collectif Roberte la Rousse, groupe cyberféministe qui travaille sur les thématiques croisées langue, genre et technologie. Son travail est exposé internationalement.

Astrid de la Chapelle déploie une pratique artistique protéiforme qui va du film au dessin, en passant par l’édition (le fanzine de science-fiction Futu), la vidéo et la musique (Shrouded and the Dinner, Marmelade). Sa démarche artistique profite d’un rapport dynamique aux savoirs et s’intéresse à des questions de récit et de circulation des matières.

Lia Giraud Née en 1985, Lia Giraud est artiste, docteure en arts visuels (SACRe/PSL) et professeure de photographie aux Beaux-Arts de Marseille (INSEAMM). Ses installations explorent l’évolution de nos conceptions et relations au vivant, dans un contexte marqué par les sciences et techniques. Mêlant phénomènes biologiques, gestes techniques et systèmes d’imagerie, ses œuvres processuelles interrogent par un dialogue sensible et opératoire notre expérience du milieu, en cherchant à proposer de nouvelles écologies et visions du vivant. Engagée dans la création d’écosystèmes de recherche interdisciplinaire à la frontière des sciences et de la société, ses projets impliquent généralement des chercheurs en sciences de la nature, des penseurs, des artistes, des communautés citoyennes.

Nadia Lagati est artiste et cuisinière à Malmousque. Son travail, mêlant photographie, peinture, broderie, explore la notion d’une généalogie fantastique.

Nicolas Maigret est artiste-chercheur. Il a co-fondé disnovation.org avec Maria Roszkowska en 2012 et signe depuis ses travaux au sein du collectif. Les actions de ce groupe de travail international se situent à l’interface de l’art contemporain, de la recherche et du hacking. Leur travail en cours participe du projet Post Growth qui invite à mettre en perspective critique les imbrications entre les mécanismes de la croissance économique et les crises écosystémiques contemporaines. Ils ont récemment coédité avec Nicolas Nova A Bestiary of the Anthropocene, un atlas des créatures hybrides d’origine anthropique, et The Pirate Book, une anthologie sur le piratage de contenus culturels.

Benjamin Mouly – Né à Lyon en 1987, Benjamin Mouly développe une pratique pluridisciplinaire traversée par la question de l’image. En utilisant la vidéo, l’installation, la photographie ou la performance, il investit l’écart entre l’expérience corporelle et visuelle d’un réel instable et les techniques normalisées de sa capture. Dans ses plus récents travaux, il met en scène des situations dans lesquelles se retrouvent par exemple des oiseaux, du sucre ou encore du saindoux. Ces matières et ces corps imprévisibles deviennent acteurs de relations où la présence humaine n’est plus le centre. La place de chacun est rendue trouble et les œuvres qui en résultent contiennent souvent une part incongrue ou burlesque.

Jean-Baptiste Sauvage – Né à Saint-Étienne en 1977, il vit et travaille à Marseille. Qu’il emprunte des logos ou des motifs trouvés dans la publicité pour les réinjecter dans le réel, ou qu’il s’appuie sur une recherche spécifique comme le projet Olt, son travail s’élabore le plus souvent à partir de gestes in situ. Ses interventions peuvent se déployer dans l’environnement urbain (comme la série de peintures murales qu’il a entamée en 2011), ou dans les espaces d’exposition. Elles se prolongent aussi à travers des projets éditoriaux (On Forme, en 2009, Razzle Dazzle / Blue Line, en 2014, Olt 2019). Il privilégie également les collaborations avec des artistes, ou des graphistes. L’image, qu’il envisage à la fois comme un médium et un outil, joue un rôle central dans son travail, qui est porteur d’une réflexion « sur les idéologies et les dysfonctionnements dénotés par la formalisation et la « pictorialisation » de nos espaces de vie » (Anne Giffon-Selle).

Loops of the loom de Cécile Babiole est un travail en cours effectué dans le cadre de sa résidence de recherche à Lab Gamerz.