L’atelier Transitions Sensibles de l’Iméra (Institut d’études Avancées d’Aix-Marseille Université) est un collectif de recherche-création qui se questionne sur les dimensions sensibles dans des mondes du travail en transition.
Transitions Sensibles : autour des enjeux de sensibilités
Collectif hybride, entre sciences et arts, il se constitue de chercheur.se.s en sciences humaines et sociales, expert.e.s du Travail et de danseur.se.s, chorégraphes, praticien.ne.s somatiques, musicien.ne.s, expert.e.s en arts vivants, autour de deux ambitions :
- Explorer des outils conceptuels, méthodologiques, scientifiques et artistiques permettant de réfléchir aux enjeux de la crise des sensibilités qui touchent nos sociétés et plus particulièrement les mondes du travail ;
- Expérimenter de nouveaux formats d’étude et d’intervention sur les mondes du travail et les mondes sociaux en transition.
Coordonné par Carole Baudin (Ethnologue, Chercheure rattachée à UMR 5600 EVS-Environnement, Ville, Société, Univ. Lyon2 et photographe), aidée de Christelle Casse (Enseignante-Chercheure en Ergonomie et danseuse, EVS, Univ. Lyon2), Anyssa Kapelusz, (Enseignante-Chercheure en études théâtrales, LESA EA 3274, AMU) et de Margot Leclair, (Enseignante-Chercheure en Organisation et créativité au LEST CNRS AMU), le collectif Transitions Sensibles est actuellement composé de Thierry Berthet (Enseignant-Chercheur en sciences économiques et du travail, LEST CNRS, AMU et musicien) ; Marine Colard (Comédienne, danseuse et chorégraphe) ; Pascaline Denimal (Artiste chorégraphique, Master Improvisation – Études en danse, Univ. Paris 8) ; Éloïse Deschemin (Danseuse et chorégraphe, fondatrice de l’EALP-Entreprise Artistique de Libres Performers à Angoulême) ; Enrico Donaggio (Enseignant-Chercheur en philosophie, directeur scientifique de l’Iméra, AMU) ; Christine Fricker (Chorégraphe de la Cie Itinérrances, pédagogue et directrice artistique du Pôle 164, Marseille) ; Marie-Pierre Gibert (Enseignante-Chercheure en anthropologie, EVS, Univ. Lyon 2) ; Laure Kloetzer (Professeure en psychologie cognitive, Université de Neuchâtel, Suisse et écrivaine), Yasmina Lammler (Diplômée en sciences politique, danseuse, chorégraphe et performeuse) ; Adeline Masson (Linguiste et ergonome, praticienne experte de Qi Qong, Bordeaux) ; Constance Moréteau (Historienne de l’art, Responsable du programme « arts et sciences : savoirs indisciplinés » et coordinatrice scientifique de l’Iméra, AMU) ; Patricio Nusshold (Enseignant-Chercheur en psychologie du travail, Univ. Paul-Valéry Montpellier et metteur en scène) ; Jeanne-Martine Robert (Docteure en anthropologie et ergonome à Lyon) ; Claude Paraponaris (Professeur en sciences économique et politique LEST CNRS, AMU) ; José Rose (Sociologue du travail LEST CNRS, AMU, et écrivain).
Le collectif Transitions Sensibles entretient des liens divers avec différentes institutions, dont le LEST CNRS et le laboratoire LESA AMU, qui soutiennent son activité.
Transitions Sensibles est par ailleurs un collectif vivant et organique, il s’étend au gré des résidences de l’Iméra, accueillant les chercheurs résidents en résonance avec les visées du collectif. Ce faisant, la recherche-création se nourrit de leurs apports, questionnements et sensibilités.
Fondements et visées de la recherche-création de Transitions Sensibles
Depuis la dernière décennie, de nombreuses transformations (nouvelles formes de gouvernance et de gestion des entreprises, la digitalisation, la transition environnementale et la territorialisation) ont profondément perturbé le monde du travail.
Le Sens et les Sens au travail sont désormais au cœur des préoccupations, dévoilant plus profondément « une crise de sensibilité » dans nos sociétés. Cette crise interpelle nos registres épistémologiques et ontologiques. Elle suppose de revoir nos systèmes de lecture et d’écriture des sociétés en train de se faire. Or depuis quelques années, une pensée émergente se dessine, invitant à de nouvelles formes d’attention et de relation ; une pensée incarnée, une pensée du corps en gestes qui semble féconde pour les sciences humaines et sociales, et particulièrement pour mieux appréhender et agir sur le monde du travail en transition.
Dansez, sinon nous sommes perdus
Pina Baush
Le collectif Transitions Sensibles a émergé dans le but d’expérimenter cette pensée incarnée, une pensée de l’entre-deux, entre regard scientifique et regard aesthésique autour des pratiques professionnelles. Il s’agit alors de saisir, comprendre et agir sur le travail depuis ses dimensions sensibles dans une approche basée sur une « pensée en actes ». Penser depuis ses sens pour penser les sens et le sens au Travail.
Basée dans un premier temps sur les apports de la pensée du corps en gestes et issue des études en danse, cette approche qui semble utopiste, devient pourtant nécessaire. Face aux enjeux des crises et transitions que vivent nos sociétés, elle est une proposition de bifurcation, de penser autrement.
Pour ce faire, le collectif Transitions Sensibles se réunit dans le cadre d’ateliers dans lesquels les réflexions autour de l’évolution et des interventions sur le travail se structurent selon des dispositifs inspirés des laboratoires mis en place dans les recherches en Arts de la scène. La pensée se construit dans une oscillation entre pratiques corporelles, mises en intrigue sensorielles et partages d’expériences inter-subjectives. L’objectif est à la fois de réfléchir et documenter ces expérimentations d’une recherche basée sur une pensée en actes, mais aussi de co-produire depuis nos savoirs sensibles des modes de penser et d’agir originaux, et nécessaires en ces temps troublés.
Chaque année, le collectif partage l’avancée de ses explorations à travers la diffusion d’objets scientifiques et médiatiques et ouvre les réflexions ainsi amorcées à un public plus large.