Crédit : Université de Séville

Camprubí Lino

Disciplines : Histoire
Poste et institution de provenance : Ramóny Cajal Researcher, Université de Séville, Faculté de Philosophie – Titulaire de la chaire Germaine Tillon
Type de résidence : Résidence de recherche
Chaire : Chaire Région Sud / Iméra – Germaine Tillion : Demain, la Méditerranée
Programme de recherche : Méditerranée
Période de résidence : Septembre – Novembre 2021

Projet de recherche

Représentations visuelles de la Méditerranée 3D (passé-présent-futur)

Résumé du projet

Dans les vingt prochaines années, la Turquie doublera sa flotte de sous-marins. Selon le ministre des Affaires étrangères, l’objectif est de protéger la recherche dans ce que la Turquie considère comme son plateau continental. Le conflit entre la Grèce et la Turquie sur les eaux territoriales est très ancien, mais il doit sa forme actuelle à l’introduction historique de la guerre sous-marine et de l’exploration pétrolière et gazière sous-marine.

Et pourtant, il nous manque encore un compte rendu de la façon dont les humains ont accédé à la mer Méditerranée et s’y sont engagés avec profondeur et volume. D’autres exemples de la centralité de la profondeur sont le changement climatique et la dégradation de l’environnement marin.

Penser l’avenir de la Méditerranée d’une manière holistique exige d’en accepter les trois dimensions. Ce projet explore les efforts multiples et hétérogènes pour visualiser la mer Méditerranée comme un espace tridimensionnel.

En commençant par les premières cartes de récifs et d’autres accidents peu profonds, il examine comment les visualisations de la bathymétrie de l’océan et de la colonne d’eau ont acquis de la profondeur à partir du 19ème siècle, y compris des images très récentes provenant de l’océan, du climat et des sciences de l’environnement, la géographie humaine et même l’histoire et les arts.

Le projet est intrinsèquement interdisciplinaire et transnational. Il saisit l’occasion offerte par l’intérêt commun pour les séries historiques (et leur visualisation) comme moyen d’apprendre sur l’avenir, partagé par les sciences de la terre et de l’environnement ainsi que par les sciences humaines.

Le projet se concentre sur les représentations visuelles, sur la place des images (picturales et non picturales) dans les constructions scientifiques et culturelles de la mer Méditerranée.

Je chercherai également à identifier les types de visualisations qui manquent et, surtout, ce que les images volumétriques nous disent sur les possibilités qui s’offrent pour une Méditerranée future.

Biographie

Je suis un historien des sciences avec de vastes intérêts interdisciplinaires et un intérêt particulier pour la compréhension scientifique de la mer Méditerranée. Après des études supérieures en philosophie à Séville et en sciences et technologies à Cornell, j’ai obtenu mon doctorat en histoire à l’université de Californie, à Los Angeles. J’ai également travaillé à l’Université de Barcelone, à l’Université de Chicago et à la Max Planck History for the History of Science. Je suis actuellement titulaire d’une bourse Ramón y Cajal au département de philosophie de l’USevilla. Mon travail combine l’histoire et la philosophie des sciences et des technologies avec l’économie politique, l’histoire de l’environnement et l’histoire diplomatique. J’ai publié des articles (universitaires et de vulgarisation) sur l’histoire espagnole (Engineers and the Making of the Francoist Regime, MIT Press, 2014), sur la géopolitique du Sahara occidental et sur la science et la stratégie de Gibraltar. En 2014, j’ai entamé un projet à long terme sur la Méditerranée, qui est exposé dans un article que j’ai récemment publié dans Diplomatic History (2020). En suivant cette voie, je suis co-PI pour le projet IBER@ (du ministère espagnol) sur la connaissance tacite et la navigation en Méditerranée et dans l’Atlantique depuis le début de la période moderne. Je suis également membre du projet H2020 SALTGIANT, un consortium de géologues et de spécialistes des sciences humaines de 11 universités européennes qui étudient la formation et la découverte du géant de sel méditerranéen.

Appels à candidature

Les résidences de recherche que propose l’Iméra, Institut d’études avancées (IEA) d’Aix Marseille Université, s’adressent aux chercheurs confirmés – académiques, scientifiques et/ou artistes. Ces résidences de recherche sont distribuées sur quatre programmes (« Arts & sciences : savoirs indisciplinés », « Explorations interdisciplinaires », « Méditerranée » et « Utopies nécessaires »).