Le 22 mars, dernière journée de la sixième édition du Forum franco-allemand de la Méditerranée, se conclura avec la projection du film 1941, Dernier bateau pour l’exil en présence du réalisateur Jérôme Prieur. Suite à la projection de ce documentaire inspiré du livre de l’historien Eric Jennings, Escape from Vichy, The Refugee Exodus to the French Caribbean (Harvard UP, 2018) une intervention d’Eric Jennings en visio est prévue.

ffam projection film

Projection du film 1941, Dernier bateau pour l’exil

de 17h à 19h au Pharo (amphithéatre Jean-Etienne TOUZE, 58 bd Charles Livon, Jardin du Pharo, Marseille)

Le film

1941, Dernier bateau pour l’exil transporte les spectateurs dans une époque tourmentée où les réfugiés et les opposants cherchent désespérément à fuir l’Europe dominée par Hitler et la France sous le régime de Pétain. Située à Marseille, cette histoire captivante dévoile les luttes et les espoirs des individus de toutes origines, réunis dans leur quête commune vers l’Amérique via la Martinique. Le réalisateur Jérôme Prieur nous plonge dans une narration émouvante, inspirée des témoignages poignants laissés par les survivants de cette période tumultueuse. Le film explore les obstacles absurdes et les épreuves épuisantes auxquels ils sont confrontés, ainsi que leur odyssée sur les rares bateaux qui traversent l’Atlantique et leur séjour forcé dans les camps d’hébergement en Martinique.

Le récit met en lumière l’urgence de cette époque où la mer représentait la seule issue de secours légale pour fuir le continent européen. À travers des images d’archives rares et des récits poignants, le film révèle la lutte quotidienne des réfugiés, leurs rencontres, leurs espoirs et leurs désillusions. Il nous transporte dans l’intimité de ces hommes et femmes contraints à l’exil, leur offrant une voix pour raconter leur histoire et témoigner des conditions de vie précaires auxquelles ils ont dû faire face.

Enfin, la présence d’Eric Jennings en visio apporte un éclairage supplémentaire sur cette période cruciale de l’histoire, enrichissant ainsi notre compréhension des enjeux et des défis auxquels étaient confrontés les réfugiés de cette époque.

Le réalisateur

Jérôme Prieur 

Réalisateur et écrivain, Jérôme Prieur a signé plus d’une vingtaine de films documentaires sur l’histoire, la littérature et les arts. Il a notamment réalisé, avec Gérard Mordillat, Corpus Christi, L’Origine du christianisme et L’Apocalypse, trois séries documentaires sur l’histoire du christianisme qui ont rencontré un vaste succès à travers le monde. Il a travaillé à plusieurs reprises sur la Seconde Guerre mondiale, réalisant plusieurs films sur le sujet, parmi lesquels Les Jeux d’Hitler – Berlin 1936 ; Le Mur de l’Atlantique, monument de la collaboration ; Dieppe 19 août 1942, l’opération Jubilé ; Ma vie dans l’Allemagne d’Hitler et Vivre dans l’Allemagne en guerre (Prix du meilleur documentaire de télévision 2021 du Syndicat Français de la Critique de cinéma et des films de télévision).

Son actualité :

Son nouveau film, Les Sentinelles de l’oubli, (Melisande films) sur le musée invisible des monuments aux morts de 1914-1918 qui nous sont devenus tellement familiers qu’on ne les voit plus.

Et son dernier livre qui vient de paraitre, Regarder et ne pas voir sur Louis Gillet un témoin au cœur des années sombres 1936-1943, (Seuil, « la librairie du XXIe siècle »):

La postérité a souvent la mémoire courte. Elle a ainsi oublié Louis Gillet (1876-1943), figure notable de la vie littéraire à l’approche de la Seconde Guerre mondiale.


Écrivain, amateur d’art et de littérature, découvreur de Joyce, mais aussi journaliste, Louis Gillet part en reportage à Berlin, peu après son élection à l’Académie française, pour couvrir les Jeux olympiques de 1936. Il parcourt l’Allemagne, fasciné par le redressement du pays depuis l’arrivée au pouvoir du chancelier Adolf Hitler, à peine inquiet face aux assauts du national-socialisme. Quatre ans plus tard, il est de ceux qui croient en Pétain et en Vichy. Lui qui fait métier de voir est aveuglé par l’histoire en marche. Comment dès lors comprendre qu’en octobre 1943, trois mois après la mort de Louis Gillet, le général de Gaulle le cite en exemple ?
À partir d’une enquête minutieuse et d’une plongée dans les archives, Jérôme Prieur construit un récit nuancé et puissant sur la place des écrivains et des intellectuels au cœur d’une période complexe qui entre en forte résonance avec notre présent. Louis Gillet est le centre d’une réflexion sur l’histoire quand elle est encore actualité : que voyons-nous, que comprenons-nous du présent dans lequel nous vivons ?