Le canal du Mozambique et la Méditerranée sont deux cimetières marins où gisent des dizaines de milliers de morts et disparus. Comment parler de ces morts et de ces disparitions ? Comment leur rendre hommage ? Comment prévenir les naufrages ? Cette rencontre réunira musiciens, écrivains et représentants d’associations humanitaires qui présenteront les choix esthétiques et militants qui ont présidé à la mise en mots de cette réalité mortifère.

Rencontre organisée en co-partenariat avec SOS Méditerranée et l’école des hautes études en sciences sociales (EHESS)

Inscription obligatoire : https://www.billetweb.fr/pro/turbulence

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Crédit : Jean-Baptiste Sauvage | Horizons

Exilés sans voix : morts et disparitions dans le canal du Mozambique et la Méditerranée

Vendredi 30 juin 2023 – 14-18h – Bâtiment Turbulence, Aix-Marseille Université (3 place Victor Hugo 13003 Marseille)


Le canal du Mozambique et la Méditerranée sont deux cimetières marins où gisent des dizaines de milliers de morts et disparus. Comment parler de ces morts et de ces disparitions ? Comment leur rendre hommage ? Comment prévenir les naufrages ?

Si le contexte méditerranéen est connu, celui du canal du Mozambique l’est beaucoup moins. À la fois invisibilisés et peu étudiés, les naufrages dans l’archipel des Comores sont évoqués par des écrivains et auteurs-compositeurs.

« Exilés sans voix : Morts et disparitions dans le canal du Mozambique et la Méditerranée » est la première rencontre littéraire, musicale et militante qui, en mettant l’accent sur le canal du Mozambique, s’attachera à retracer la transformation de ces espaces maritimes originellement lieux d’échanges intellectuels, culturels, religieux et commerciaux en fosses communes. Écrivains, auteurs-compositeurs et représentants d’associations humanitaires présenteront les choix esthétiques et militants qui ont présidé à leur mise en mots de cette réalité mortifère.

Inscription obligatoire : https://www.billetweb.fr/pro/turbulence

Vidéo de l’évènement du Vendredi 30 Juin à Turbulence, Campus St-Charles, Marseille (Aix-Marseille Université)

Invités

  • Eliane Aberdam, professeure de musique et composition à l’université du Rhode Island ;
  • Sophie Beau, directrice de SOS Méditerranée ;
  • Nassuf Djailani, écrivain ;
  • Pauline Le Liard, juriste et ex-chargée de projet à La Cimade Mayotte ;
  • Constance Moréteau, coordinatrice scientifique Iméra ;
  • Ben Amir Saadi, journaliste ;
  • Amahada Smis, auteur-compositeur et slameur ;
  • M’baé « Soly » Mohamed, auteur-compositeur et slameur ;
  • Ali Zamir, écrivain.

Déroulé

La rencontre sera organisée autour de présentations de vingt minutes et discussions qui se dérouleront ainsi :

  • Introduction : Catherine Benoît, chaire EHESS/Iméra en études transrégionales
  • Sophie Beau et Pauline Le Liard pour une présentation des actions de SOS Méditerranée et La Cimade
  • Nassuf Djailani, et Ali Zamir, écrivains; M’baé « Soly » Mohamed et Ahamada Smis, auteurs-compositeurs.

Les écrivains et auteurs compositeurs s’attacheront à présenter les choix esthétiques, artistiques et politiques qui les ont amenés à développer une œuvre littéraire ou musicale sur les naufrages ainsi que les morts et disparus de l’archipel des Comores et déclameront leurs textes.

Les discutants seront Ben Amir Saadi, journaliste; Éliane Aberdam, professeure; Constance Moréteau, coordinatrice scientifique à l’Iméra.

Organisatrice

Catherine Benoît, est professeure d’anthropologie (Connecticut College, États Unis), en résidence à l’Iméra, titulaire de la chaire EHESS / Iméra en études transrégionales (2022-23). L’objectif de ses recherches à l’Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université est un projet éditorial qui analysera les deux cimetières maritimes du canal du Mozambique et de la Méditerranée comme héritage du colonialisme français dans la région de l’océan Indien.

Son projet de recherche à l’IEA d’Aix-Marseille Université, peut-être consulté sur sa page de résidente.

Biographies

Éliane Aberdam

Éliane Aberdam enseigne la composition et la théorie à l’Université de Rhode Island depuis 2001. Elle a étudié la composition à l’Académie Rubin de Jérusalem (BM 1987). En 1989, elle entre en classe supérieure de composition à l’ Université de Pennsylvanie, PA puis en 1992, à l’Université de Berkeley, CA où elle reçoit son Ph.D. en composition en 1998. En 1995, elle est sélectionnée par l’ Ircam pour le Cursus annuel de musique électronique, et compose sa première œuvre électro-acoustique, PaRDeS. En 2000, elle reçoit une commande de l’Ensemble intercontemporain pour Quoi ? Ce point (d’après Le tableau périodique de P. Levi).

Aberdam compose pour orchestre, chœurs, musique de chambre, musique électronique et solo. Elle a écrit trois opéras et plusieurs œuvres orchestrales, tous sur le thème de la justice environnementale ou sociale. Sa pièce pour chœur Door est centrée autour des réfugiés et exilés au travers des âges.

Avant de venir à Marseille, Aberdam sera en Ukraine pour la première mondiale de son concerto pour violon : « In Memoriam: for the Ukrainian Fighters, Hope, Fallen Ones » qui sera interprété le 23 juin par l’orchestre philharmonique de Kiev.

Site web avec extraits de composition https://composer.aberdam.com/

Sophie Beau

Sophie Beau est co-fondatrice de l’association européenne de sauvetage en mer SOS MEDITERRANEE. Elle est directrice générale de la branche française de l’association et vice-présidente du réseau européen SOS MEDITERRANEE.

Titulaire d’une maitrise en anthropologie et d’un diplôme de 3e cycle en sciences politiques, elle dirige des programmes sociaux et humanitaires depuis une vingtaine d’années. Elle a notamment travaillé comme responsable de programmes pour Médecins Sans Frontières et Médecins du Monde sur de nombreux terrains de crise en Afrique, au Moyen-Orient et dans le Caucase, ainsi que dans les sièges de ces ONG en France, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Elle a également dirigé des équipes médico-sociales et accompagné les acteurs de la lutte contre l’exclusion en France (associations, collectivités territoriales et fondations) au sein de la Fédération

Nationale des Associations de Réinsertion Sociale (actuelle FAS) et comme consultante.

Co-fondatrice de l’association SOS MEDITERRANEE en mai 2015 avec le capitaine de marine marchande allemand Klaus Vogel, elle est directrice générale de l’association en France et vice-présidente du réseau européen qui compte quatre associations (Allemagne, France, Italie, Suisse). L’association française, basée à Marseille, emploie aujourd’hui une trentaine de salariés et se déploie à travers 17 antennes et 650 bénévoles à travers la France.

www.sosmediterranee.fr

Laurann Clément

Laurann Clément est titulaire d’un master en sociolinguistique du FLE (Français Langue étrangère), et a occupé de 2021 à début 2023 le poste de directrice de l’Alliance française à Ndzwani, aux Comores.

Laurann  incarne un mélange atypique de compétences littéraires, de connaissances historiques et de sensibilité sociale. Son parcours dans plusieurs pays d’Afrique (Maroc, Sénégal, RDC, Éthiopie…)  lui a permis de mettre en pratique ses passions et ses convictions, en collaborant activement pour essayer de travailler pour et avec les communautés qu’elle a eu l’opportunité de côtoyer.

Laurann a également eu une expérience de journaliste et a collaboré avec le journal _Le Monde_ et _TV5_ ce qui lui a permis mettre en lumière les réalités, les défis et les succès de certaines populations marginalisées, en faisant entendre leurs voix et en partageant leurs histoires avec un public plus large.

Nassuf Djailani

Nassuf Djailani est né à Mayotte. Il a grandi au milieu des confréries Qâdri et Chadhuli fréquentées par ses grands-parents qui lui ont transmis la passion de la poésie et un héritage culturel qui irrigue son œuvre littéraire composée de textes à la fois tendres et critiques de la société mahoraise, comorienne, indianocéane qu’il observe avec lucidité. Nassuf écrit et publie en français et en kibushy (parlé malgache de Mayotte).

Poète, romancier et dramaturge dont les textes ont maintes fois reçu des prix littéraires, il collabore également à des revues littéraires en France (notamment L’Encrier Renversé, Riveneuve Continents, Ubu Théâtre scène d’Europe, ou encore Carnavalesques4) et à l’étranger Interculturel francophonie (Italie), Lettres de Lémurie (Madagascar) et Samtiden (Norvège).

Directeur de publication de la revue littéraire PROJECT-ÎLES, il est également auteur associé de la compagnie AriArt théâtre à Mayotte. Journaliste, il est lauréat du Prix Bayard jeune journaliste en 2005.

Il a été fait chevalier des Arts et des Lettres en 2012 par le Ministre de la Culture.

Site-web avec liste des œuvres : http://ile-en-ile.org/djailani/

Pauline Le Liard

Pauline Le Liard est juriste et a exercé pendant plusieurs années à Mayotte au sein de différentes structures associatives de défense de la dignité et des droits des personnes étrangères. Ces dernières années, elle a en particulier travailler à documenter le régime dérogatoire mise en oeuvre à Mayotte et ses conséquences directes sur les droits des personnes ainsi que la multiplication des pratiques administratives arbitraires et illégales. Elle prend part depuis 2019, au projet actuellement mené dans l’archipel des Comores par La Cimade et l’association Maeecha sur la question des personnes mortes et disparues sur leur parcours migratoire.

Lien vers l’article DIESES : https://dieses.fr/etiquette/mayotte

Constance Moréteau

Constance Moréteau est docteure en histoire de l’art contemporain de l’université de Nanterre où elle a soutenu une thèse sur le livre et la lecture dans les installations et dispositifs d’exposition de 1960 à nos jours. Dans des contextes américain et français, elle a enseigné l’histoire de l’art, du design et de la politique culturelle en école supérieure d’art et à l’université. Elle a ensuite travaillé dans plusieurs fondations où elle a été responsable de programmes de soutien à la recherche et programmatrice d’événements scientifiques dans le champ de l’histoire de l’art puis de la recherche interdisciplinaire. Elle est maintenant coordinatrice scientifique de l’Iméra . Elle y est également en charge du développement de l’axe arts et sciences.

Ben Amir Saadi

Ben Amir Saadi possède une formation d’ingénieur en informatique et de journaliste. Il se définit comme un entrepreneur-militant dans l’âme. Il a créé plusieurs entreprises visant à établir un lien entre la diaspora comorienne et l’archipel des Comores. En 1999, il fonde COMORES MAG, le premier magazine comorien d’information, un mensuel dont l’objectif était de couvrir l’actualité du pays ainsi que les réussites des enfants de l’archipel.

Ben Amir Saadi est également engagé dans plusieurs mouvements dénonçant la présence française à Mayotte et luttant pour l’intégrité territoriale des Comores, incluant les quatre îles : Ngazidja, Mwali, Ndzuani et Maore.

En 2012, il prend le poste de manager général de l’équipe nationale de football des Comores et travaille avec dévouement pour promouvoir son rayonnement sur le continent africain.

Convaincu que chacun a un rôle à jouer dans la construction d’un monde meilleur, Ben Amir Saadi s’efforce, à sa manière, de créer des ponts, de défendre les valeurs qui lui sont chères et de partager ses connaissances.

Ahamada Smis

Bercé par la culture hip-hop, dès le début des années 90, Ahamada Smis se l’est approprié en y ajoutant le fruit de sa quête vers ses racines comoriennes et africaines. Venu du slam, avec son album Air, Ahamada devient pleinement chanteur. Ahamada Smis réunit des rythmes de l’océan Indien, tisse de chatoyantes mélodies de des vers méticuleux chargés de messages apaisants ou de constats sans concession.

En 2022, il créa Sabena, coproduit par le Mucem et le festival de Marseille. Un spectacle mêlant sonorités actuelles et traditionnelles, création vidéo et danse contemporaine, qui retrace un épisode de l’histoire des Comores, rendant hommage aux rescapés des Sabenas en déclamant un slam poétique et sensible.

Site-web avec liste des oeuvres : https://www.colomberecords.com/

M’baé Soly

M’baé Tahamida Mohamed dit Soly est auteur, compositeur et slameur, l’un des pionniers de la culture hip-hop à Marseille. Avec son groupe B.VICE, il a accompagné des générations d’artistes (Psy 4 De La Rime (Soprano, Alonzo, Vincenzo), Algérino, Kenza Farah, Donkichoc etc) au  travers de l’association Sound Musical School B.VICE, créée en 1991 à La Savine, dans les quartiers Nord de la cité phocéenne. Lorsque le groupe se sépare en 1998, Soly continue de mettre en mots ses cris du cœur et d’écrire en vers ses maux, mais aussi d’animer des ateliers d’écriture et de musique.

Sensible aux causes sociales et humanitaires, il a toujours mis son art au service de la prévention, de la prise de conscience et de la solidarité, notamment par l’écriture de pièces musicales et la mise en scène de ses textes. C’est ainsi qu’il développe régulièrement des projets interculturels et intergénérationnels autour de la mémoire et des racines par le biais du chant, du slam, de la poésie afin de construire des ponts entre les disciplines artistiques mais surtout les cultures et les communautés.

http://mtsoly.over-blog.com/
https://www.facebook.com/solyblock?ref=hl
https://soundcloud.com/mtsoly

SOS Méditerranée

SOS MEDITERRANEE

Des milliers de vies sauvées en mer

Depuis 2014, plus de 26 000 personnes sont mortes en essayant de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune, sans compter toutes celles qui ont disparu sans témoin. La majorité de ces femmes, de ces hommes et de ces enfants tentaient de fuir une situation insupportable en Libye, faisant de la Méditerranée centrale la route migratoire la plus mortelle au monde.

C’est sur la base d’un mouvement de citoyen.ne.s européen.e.s décidé.e.s à agir face à cette tragédie des naufrages à répétition en mer que SOS MEDITERRANEE a été créée en 2015.

Convaincue qu’il n’est pas acceptable de laisser des milliers de personnes se noyer sous nos yeux, aux portes de l’Europe, l’association poursuit son combat pour sauver des vies en mer, protéger et soigner les personnes rescapées à bord et témoigner auprès de l’opinion publique sur cette tragédie. 

Grâce à une mobilisation exceptionnelle de la société civile européenne, SOS MEDITERRANEE mène des opérations de sauvetage dans les eaux internationales au large des côtes libyennes.  Des associations ont été créées en France, en Allemagne, en Italie et en Suisse pour soutenir ce formidable élan de solidarité qui ne fait que s’amplifier.

Avec l’Aquarius puis l’Ocean Viking, les équipes de recherche et de sauvetage de SOS MEDITERRANEE ont ainsi pu secourir, recueillir et soigner plus de 37 000 personnes depuis le début des opérations en février 2016.  Parmi elles, le quart des rescapé.e.s étaient mineur.e.s, dont plus de 80 % non accompagné.e.s. 15% étaient des femmes. Toutes nos opérations se déroulent dans le plus strict respect du droit maritime international et en liaison permanente avec les autorités de coordination de sauvetage en mer compétentes.

SOS MEDITERRANEE compte sur la générosité du public pour financer la location d’un navire de sauvetage comme l’Ocean Viking, capable de naviguer hiver comme été, son équipage, le fuel et l’ensemble des équipements nécessaires pour prendre soin des rescapé.e.s. Nous relançons un appel à soutien et à mobilisation auprès de toutes les parties prenantes de la société civile : particulièr.e.s, ONG, fondations, mécènes, entreprises et pouvoirs publics, afin de lui donner les moyens de poursuivre sa mission de sauvetage sur cette immense zone de détresse auprès de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants.

#NavireAmbulance #TogetherForRescue #RépondezACeSOS Twitter : @SOSMedFrance Facebook : @sosmedfrance instagram : sosmediterranee_france site : www.sosmediterranee.fr

Référence mortalité : https://missingmigrants.iom.int/region/mediterranean

EHESS

L’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) réunit des chercheurs et des étudiants du monde entier dans le but de faire coopérer toutes les disciplines des sciences sociales pour comprendre les sociétés dans leur complexité. Elle est unique dans le champ universitaire français tant du fait de son projet intellectuel que grâce à son modèle de formation par la recherche, à son ancrage international et à son ouverture sur la société.