« Le XXIe siècle serait le siècle de la complexité ! » C’est ainsi que Stephen Hawking répondait à la question sur la science du siècle à venir en janvier 2000. L’attribution du prix Nobel de physique 2021 à trois physiciens [K. Hasselmann – S . Manabe – G. Parisi] qui ont contribué de manière significative à la recherche sur la complexité semble confirmer la prédiction.En effet, la complexité en tant qu’objet de recherche et en même temps en tant que perspective de recherche joue aujourd’hui un rôle prépondérant dans de nombreuses sciences et disciplines, en plus de la physique, par exemple, mais aussi la science du climat, la sociologie et l’économie, l’innovation stratégique, l’urbanisme, la gestion… Ce fait nous permet de parler d’une « révolution (scientifique) des systèmes complexes ».
L’analyse et la modélisation de réseaux deviennent aujourd’hui de plus en plus
développement dans tous les domaines de la recherche sur la complexité. Ils sont largement utilisés dans les sciences sociales (Sociologie, Economie, Histoire, Archéologie, Géographie, Gestion, Linguistique, Psychologie etc.). Ils jouent également un rôle prédominant dans les sciences dures (comme les mathématiques (théorie des graphes), la biologie, les neurosciences, la physique et la théorie de l’information. Ils sont également encore plus utilisés dans les approches interdisciplinaires orientées vers la compréhension et la modélisation de systèmes complexes comme en climatologie, la théorie des éco-systèmes. , Théorie des migrations Depuis une dizaine d’années, un projet scientifique vise à intégrer les compétences et
les méthodes d’une telle approche montante et croissante afin de définir une science des réseaux. D’autres visent à parler et à penser un « nouveau paradigme » et à construire la complémentarité de l’analyse des réseaux avec d’autres perspectives (notamment en sciences sociales). L’analyse de réseau est l’étude des systèmes relationnels.
Il se concentre sur l’observation des relations entre les entités et le système formé par ces relations. Ces entités (nœuds) peuvent être des individus, des organisations, des objets, des lieux, des textes, des événements, des sites web, des neurones… ou encore des combinaisons de différents types d’entités à plusieurs niveaux. Les relations peuvent être des liens interpersonnels (parenté, amitié, collaboration…), des citations, des co-présences, des liens aériens, des hyperliens, des connexions neuronales, etc. Le système formé par ces entités et leurs relations constitue le réseau. L’étude précise de sa structure (dense, segmentée, dispersée, hiérarchique, modulaire, etc.) est cruciale pour de nombreuses questions posées dans différentes disciplines scientifiques et domaines de recherche, et se prête particulièrement bien aux approches interdisciplinaires. Elle permet de dépasser l’approche statique et morphologique qui raisonne en termes de groupes, de corps et d’affiliations. Elle ne s’y oppose pas mais offre un point de vue complémentaire, souvent plus dynamique. L’analyse de réseau peut être au cœur d’une démarche de recherche, mais elle peut aussi n’en être qu’une partie, à côté d’autres démarches qualitatives ou quantitatives.
Dans la conférence « COMPLEXITÉ ET RÉSEAUX » sera présenté et discuté l’apport de l’analyse de réseau en relation dans différentes disciplines des sciences de la complexité, montrant leurs points communs et leurs spécificités, sur la base de recherches empiriques et de réflexions épistémologiques.
Lors de la conférence internationale, des chercheurs des sciences mathématiques et naturelles et des sciences humaines présenteront leurs travaux et leurs approches de la modélisation des réseaux.
Toutes ces initiatives sont ouvertes, sur la base d’une véritable philosophie interdisciplinaire, aux doctorants comme aux enseignants-chercheurs d’horizons divers.
Intervenants principaux : Caroline Angelraux (CNRS), Ginestra Bianconi (Queen Mary University London) ; Silvia Caianiello (INSERM) David Chavalarias (CNRS – Institut des systèmes complexes de Paris) ; Gabriele Gramelsberger, José Fernando Mendes (Université d’Aveiro); Franck Varenne (Université de Rouen) ; Stephan Hartmann (LMU Munich) ;
Organisation :
Fausto Fraisopi (Professeur à l’Université de Fribourg i.B. et chercheur en résidence pluriannuelle à l’Iméra),
Contact : faustofraisopi@gmail.com
Lieu : Iméra, Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université, Maison des astronomes, 2 place Le Verrier, 13004 Marseille http://imera.univ-amu.fr/
LA PENSÉE DE L’IMAGE
Approches interdisciplinaires de l’imagerie et de l’imagination
18-20 septembre 2023
à l’Iméra, Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université
Qu’appellerons-nous une « image » ? Est-ce ce dont procède la connaissance ou ce qui anticipe la connaissance ? L’image est-elle quelque chose qui ne peut être reconnu que comme objet de pensée ou manifeste-t-elle en soi, dans sa constitution polysémique et équivoque, une forme de pensée génératrice profonde encore inexplorée ?
Du point de vue de la compréhension de l’ère numérique, où nous sommes entrés, à une prise en compte forte des nouvelles frontières de la science, de la connaissance et de la philosophie et d’ici jusqu’aux dimensions sociétales et culturelles, la pensée de l’image demeure une énigme.
Depuis l’Antiquité, l’antiquité philosophique de Platon à Aristote a laissé cette question en héritage. Cette question n’a cessé de poursuivre l’histoire de la pensée : Monde islamique et christianisme, Moyen et Moderne. On le retrouve massivement dans la philosophie contemporaine, les études culturelles, l’histoire de l’art et des idées. L’objectif du colloque international est, peut-être pour la première fois, d’étudier et d’explorer dans une véritable interdisciplinarité l’horizon pluriversel de l’imagerie humaine et, en particulier, sa capacité constructive et générative à construire un monde-sens.
Le colloque international est organisé au sein de l’Iméra, Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université, en collaboration avec le LESA, le Laboratoire d’Études en Sciences des Arts (EA 3274) et le Groupe de Recherche sur les Approches Transdisciplinaires de l’Image et Imaginaire : Fausto Fraisopi, professeur à l’université de Fribourg et chercheur en résidence pluriannuelle à l’Iméra, Agnès Callu, directrice de recherche au CNRS (LAP -Laboratoire d’Anthropologie Politique), Pierre-Antoine Fabre, directeur de recherche au CNRS (CRH – Centre de recherche historiques – CéSor Centre d’études en sciences sociales du religieux) et Alexander Schnell, professeur de philosophie et directeur de l’Institut de philosophie transcendantale et phénoménologie).