Conditions de la candidature et de la résidence 2024-25

Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) est un musée national implanté à Marseille. L’Europe et la Méditerranée y sont envisagées depuis le regard des sciences humaines et sociales et de l’art. L’accent est mis sur les circulations et échanges à l’échelle euro-méditerranéenne, sur les mutations de nos sociétés et sur les questions sensibles, ainsi que sur les relectures contemporaines des cultures et des pratiques ordinaires ou informelles (cultures techniques, savoir-faire, représentations et imaginaires, productions et expressions peu ou pas institutionnalisées).  

Les collections et ressources du Mucem sont riches d’un million d’items diversifiés : objets, photographies, affiches et estampes, cartes postales, archives (sonores, audio-visuelles, papier…). Elles comprennent un fonds ethnographique français et européen documentant les usages, pratiques, cultures et arts populaires (XIXe-XXe), élargi à l’anthropologie urbaine des XXe et XXIe siècles, puis à une échelle méditerranéenne depuis les années 2000. Ces fonds sont organisés autour de pôles thématiques (arts du spectacle; religions et croyances; vie publique; sport et santé; artisanat, commerce, industrie; mobilité, métissage et communication; vie domestique; corps, apparences et sexualité; agriculture et alimentation ; art contemporain ; histoire du musée).  Par ailleurs deux programmes de recherche pluriannuels sur les mondes contemporains sont en cours en 2024-2025: l’un consacré à l’ethnographie de la création en exil, et l’autre aux appropriations populaires des héritages antiques.

Pour 2024-25, deux des axes (1 et 2) proposés pour la résidence Mucem/Iméra sont ouverts uniquement aux artistes soucieux des questions ethnographiques et muséologiques, tandis que le troisième est également ouvert aux chercheurs en sciences humaines et sociales, aux professionnels de la muséologie et du patrimoine. Il convient de penser son projet par rapport à un seul de ces trois axes.

Le projet de résidence Mucem/Iméra devra s’appliquer concrètement au Mucem, en articulation avec les programmes de l’Iméra (Arts et sciences : savoirs indisciplinés & Méditerranée), et avec une attention particulière à la dimension méditerranéenne. Ses objectifs principaux sont de :

  • Mener des recherches en articulation avec les collections et fonds documentaires du Mucem  et avec sa programmation scientifique et culturelle ;
  • Repenser les interventions d’artistes dans les musées de civilisations;
  • Repenser le lien entre œuvres artistiques et objets anthropologiques.

Il est attendu du candidat de pouvoir développer sa recherche en co-construction avec l’équipe scientifique du Mucem. Cette dimension collective doit être explicitée dans le projet  qui fera apparaitre les méthodes et modes de travail envisagés par cette collaboration en immersion. 

 Il doit s’inscrire dans l’un des trois axes suivants :

  1. Écriture artistique sur un terrain ethnographique : collaboration  à des enquêtes- collectes en cours au Mucem (axe ouvert aux artistes seuls).

Une partie des fonds du Mucem est constituée par des enquêtes-collectes : il s’agit de mener des terrains ethnographiques auprès des acteurs du phénomène étudié, de collecter des objets représentatifs et des témoignages, récits et documents qui contextualisent ces objets. Les archives du terrain sont versées au Mucem et accompagnent les objets entrant dans les collections.

L’artiste s’engage à collaborer avec l’équipe du Mucem pour proposer des restitutions artistiques de terrains. La liste et le détail des projets est consultable sur demande auprès de aude.fanlo@mucem.org

Pour l’artiste, il s’agira donc de proposer une écriture sensible d’une des enquêtes en cours au Mucem, en concertation avec les équipes scientifiques du Mucem mobilisées sur ces enquêtes.  Le projet pourra s’appuyer sur une analyse de fonds documentaires déjà présents dans les réserves du Mucem et il devra faire valoir une réflexion sur les questions soulevées : comment traduire gestes, témoignages, espaces, relations dans l’enquête ? Comment faire parler les objets ? Quelles énonciations possibles ?  Quelle place donner aux émotions dans ces énonciations ? Quel niveau de distanciation ? Quelles complémentarités et interactions entre geste artistique, collecte ethnographique et patrimonialisation au musée ?

Il devra également expliciter une méthodologie concrète de collecte artistique en lien avec l’observation de terrain, adaptable à l’une des enquêtes en cours.    

  • Recherche artistique pour la proposition d’une œuvre dans l’un des espaces plein air du Fort Saint-Jean, (axe ouvert aux artistes) :

Le projet architectural et le programme muséographique du Mucem se sont établis sur une articulation, physique et symbolique, entre le monument historique du Fort Saint Jean et le bâtiment neuf dit du J4. Le Fort Saint Jean a été réhabilité par François Botton, architecte en chef des Monuments historiques, C+T architecture / Roland Carta, architecte associé, et pour les jardins, par l’Agence APS, Jean-Louis Knidel. La surface totale est de 15 000 m2 dont 12 000 m2 d’espaces extérieurs, y compris le Jardin des migrations. Il inclut le Mucemlab, centre de recherche et de formations du Mucem, ainsi que des espaces d’expositions. Ouvert gratuitement aux visiteurs, ce lieu conjugue histoire patrimoniale et offre culturelle contemporaine.

Il est proposé une résidence de recherche artistique portant sur le Fort Saint-Jean. Cette recherche s’appuiera sur l’histoire pluriséculaire du lieu, dont les plus anciens vestiges remontent au XIIe siècle et qui a connu des phases successives de constructions et d’usages. Elle envisagera l’articulation avec le projet scientifique et culturel, notamment dans sa dimension contemporaine, avec les collections du Mucem, avec l’ancrage du site sur le territoire, avec les usages culturels et les pratiques de visites actuels.  

La résidence vise à imaginer, par une recherche formelle sur le site, de possibles interventions artistiques sur le lieu à la suite de la résidence Mucem / Iméra, qui sera soumise à l’étude au Mucem.

  • Transcrire les données documentaires dans une exposition (axe ouvert aux artistes et aux chercheurs académiques)

La Mucem est un musée de société et d’anthropologie culturelle qui croise ethnographie, histoire de l’art, art contemporain et histoire. Cette dimension interdisciplinaire se traduit dans les collections et dans les expositions de typologies variées relevant de ces différents champs (objets dits d’art populaire, objets ethnographiques, objets d’usages quotidiens, œuvres d’art et créations contemporaines) dans une optique de déhiérarchisation des catégories. La contextualisation des objets est nécessaire dans une approche anthropologique et historique. En proposant une réflexion critique appuyée par une analyse d’expériences curatoriales diverses, cet axe s’attache à définir des modalités possibles pour transcrire muséographiquement dans un parcours d’exposition les données documentaires de recherche scientifique (cartels sensibles, cartographies et chronologies alternatives, audiovisuel, expressions artistiques des données statistiques, de témoignages, de carnets de terrain etc).

Contact : veuillez contacter impérativement en amont de la candidature Aude Fanlo, responsable du département recherche et enseignement du Mucem, aude.fanlo@mucem.org et Constance Moréteau, coordinatrice scientifique de l’Iméra, chargée du développement de l’axe arts-sciences constance.moreteau@univ-amu.fr

Des échanges sur les projets actuels du Mucem sont requis afin de permettre des interactions aussi fertiles que possible avec l’institution et sa communauté intellectuelle.

Calendrier

Date limite de candidature : 16 octobre 2023 à 13h (heure française)

Durée de la résidence : 5 mois

Période de résidence proposée : du 2 septembre 2024 au 31 janvier 2025

Conditions d’éligibilité

Sont éligibles les candidats, juniors ou seniors, réunissant ces conditions :

– Pour les scientifiques :

  • Ne pas avoir résidé en France plus de 12 mois dans les trois années précédant l’appel à candidatures.
  • Etre titulaire d’un doctorat ou d’un Ph.D.
  • Disposer d’un contrat de travail (permanent ou non) dans une université ou un établissement de recherche étranger pendant la résidence.

– Pour les artistes :

  • Ne pas avoir résidé en France plus de 12 mois dans les trois années précédant l’appel à candidatures.
  • Aucune condition de contrat de travail et de diplôme

Rémunération et hébergement

Rémunération des scientifiques

Juniors : indemnité de 2000 euros mensuels
Seniors : indemnité de 3000 euros mensuels

Sont considérés comme juniors les scientifiques ayant, à la date de clôture de l’appel à candidatures, une expérience postdoctorale dans la recherche à temps plein comprise entre 2 et 9 années.

Sont considérés comme seniors les scientifiques de haut niveau ayant, à la date de clôture de l’appel à candidatures, au moins 10 années d’expérience postdoctorale dans la recherche à temps plein, et les professeurs d’université.

Rémunération des artistes

Les artistes perçoivent un salaire ou une indemnité, selon la position statutaire du candidat, qui s’élève à 2000 euros mensuels.

Les résidents bénéficient également d’une prise en charge des frais de voyage et d’un hébergement gratuit sur le site de l’Iméra.

Critères de sélection

Les critères d’évaluation des dossiers sont, de manière non exhaustive :

  • Le parcours du candidat.
  • Le projet scientifique ou artistique ; sur la base de son originalité et de sa rigueur, des prises de risque et du potentiel d’expérimentations, de la place donnée à la collaboration, en profitant au maximum des opportunités au sein de la communauté intellectuelle de l’Iméra (résidents et équipe scientifique) et du site d’Aix-Marseille, tout contribuant activement à son animation.
  • La démarche interdisciplinaire ; sur la base d’une pratique avérée et d’un projet où celle-ci est praticable.
  • Les perspectives d’interactions avec le Mucem et les laboratoires d’Aix-Marseille.

Candidature

Le dossier en ligne est constitué des pièces suivantes :

– Le formulaire de candidature dûment rempli (champs obligatoires)

– Des fichiers à télécharger :

  • Un curriculum vitae incluant une liste de publications pour les chercheurs, et/ou de réalisations pour les artistes et les professionnels du patrimoine et de la muséographie.
  • Une présentation du projet (maximum 5 pages) suivie d’une bibliographie sélective (obligatoire pour les chercheurs) ou d’une liste de références artistiques et scientifiques (obligatoire pour les artistes).

A propos du partenaire de la chaire

Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) est un musée national implanté à Marseille. L’Europe et la Méditerranée y sont envisagées depuis le regard des sciences humaines et sociales et de l’art. L’accent est mis sur les circulations et échanges à l’échelle euro-méditerranéenne, sur les mutations de nos sociétés et sur les questions sensibles, ainsi que sur les relectures contemporaines des cultures et des pratiques ordinaires ou informelles (cultures techniques, savoir-faire, représentations et imaginaires, productions et expressions peu ou pas institutionnalisées).  

Les collections et ressources du Mucem sont riches d’un million d’items diversifiés : objets, photographies, affiches et estampes, cartes postales, archives (sonores, audio-visuelles, papier…). Elles  comprennent un fonds ethnographique français et européen documentant les usages, pratiques, cultures et arts populaires (XIXe-XXe), élargi à l’anthropologie urbaine des XXe et XXIe siècles, puis à une échelle méditerranéenne depuis les années 2000. Ces fonds sont organisées autour de pôles thématiques (arts du spectacle; religions et croyances; vie publique; sport et santé; artisanat, commerce, industrie; mobilité, métissage et communication; vie domestique; corps, apparences et sexualité; agriculture et alimentation ; art contemporain ; histoire du musée).  Par ailleurs deux programmes de recherche pluriannuels sur les mondes contemporains sont en cours en 2024-2025: l’un consacré à l’ethnographie de la création en exil, et l’autre aux appropriations populaires des héritages antiques