L’Exposition La Chorégraphie des marchandises est le fruit du travail des artistes en résidence à l’Iméra en 2022, Romana Schmalisch et Robert Schlicht. Elle aura lieu au FRAC du 7 octobre au 5 novembre 2023, avec un vernissage prévu au FRAC le 6 octobre.
Aujourd’hui, 80 % des marchandises internationales sont transportées dans des conteneurs. Des iPhones de Chine, des baskets de Tunisie, des t-shirts du Bangladesh, des canards en plastique de Malaisie… vont et viennent entre les continents, certains à de multiples reprises, d’autres seulement en pièces détachées. Mais bien qu’il soit le fondement de la société mondialisée, le conteneur lui-même reste pratiquement invisible. Or, l’image du conteneur est devenue emblématique de la globalisation.
L’exposition « La Chorégraphie des marchandises » examine la tension entre la visibilité et l’invisibilité non seulement du conteneur, mais aussi, par extension, de la société. En effet, que révèle l’image d’un bureau, d’une usine, d’un entrepôt ou d’un conteneur sur les relations sociales en jeu ? Dans le cas du conteneur, il ne s’agit pas que de ses tôles d’acier, qui cachent les marchandises qu’il contient, mais plus encore des relations socio-économiques dans lesquelles il est impliqué, voire qu’il permet de nouer. En effet, la mondialisation ne serait pas envisageable sans le conteneur, qui a révolutionné les processus de travail dans les ports et les flux du commerce international certes, mais au-delà, il a transformé l’économie capitaliste toute entière. Les terminaux à conteneurs semblent aujourd’hui contrôlés par une « main invisible »,
conçue par une intelligence artificielle, qui guide les navires et planifie le chargement et le déchargement des conteneurs, semblant résoudre tous les problèmes par elle-même et positionnant les humains comme de simples spectateurs face au flux de marchandises toujours optimisé.
« La Chorégraphie des marchandises » présente une installation vidéo multicanal qui met en relation les opérations sur les porte-conteneurs, dans les ports et les centres de distribution, le pilotage des navires, l’organisation et la modélisation des flux de navires et de conteneurs, l’histoire du commerce, la réification des relations sociales, la simulation des opérations, la fétichisation des objets et la mystification de la société. Les séquences juxtaposées révèlent une image du conteneur devenu le pivot de l’économie mondiale.
L’exposition « La Chorégraphie des marchandises » s’inscrit dans le projet cinématographique et de recherche scientifique À la pêche à l’épave issu de la résidence des artistes Robert Schlicht et Romana Schmalisch au Frac Sud, en coopération avec le Goethe-Institut Marseille, en 2021.
En partenariat avec le Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail (LEST), le Projet ANR Le Grand Entrepôt, le Goethe-Institut Marseille, l’Iméra Institut d’études avancées (IEA) d’Aix-Marseille Université, le Mucem et Montévidéo. Avec le soutien de l’Akademie der Künste et du Sénat de Berlin – Département culture et cohésion sociale. Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de Seayard et du Port de Marseille Fos.