Les recherches actuelles de Marcelo J. Borges portent sur l’histoire des migrations, l’histoire des émotions et les pratiques épistolaires dans le contexte des migrations. C’est dans ce contexte, qu’il a été invité à prendre la parole lors du séminaire international « La atracción del archivo ». Memoria y desmemoria de las migraciones contemporáneas qui se déroule à la faculté de philosophie et de lettres de l’Université d’Alcalá de Henares en Espagne.
Il participe à la première table ronde de la journée sur la thématique du chercheur face aux archivesqui a lieu lundi 1er décembre 2025 de 9h45 à 11h15.
Ce livre est une œuvre collective née d’un désir commun : repenser la manière dont la recherche en sciences sociales s’écrit et se transmet. Réalisé par un groupe d’anthropologues-artistes, il propose un geste inédit, mêlant texte, image et son, pour interroger en profondeur les formes narratives de l’anthropologie contemporaine.
À partir de six enquêtes ethnographiques menées en France, au Portugal, en Roumanie et au Congo, cet ouvrage explore l’expérience sensible dans des contextes sociaux et politiques variés. Inspirées par la phénoménologie, ces recherches interrogent le vivant, les relations entre humains et non-humains, les perceptions sensorielles, le sol, le temps, le climat et la mémoire coloniale. Ce faisant, le livre ouvre une brèche dans les modes traditionnels de narration scientifique en proposant une écriture décentrée où la figure de l’auteur/autrice cède la place à un agencement commun de matériaux sensibles. Ainsi, la conception narrative, le graphisme et la mise en page ne sont plus des étapes secondaires de l’ouvrage, mais des actes intégrés dès l’origine du processus de conception et de mise en récit de l’objet scientifique. La forme devient ainsi aussi épistémologique, et la relation forme-contenu une force intentionnelle.
Cet ouvrage rassemble des idées de recherche qui ont commencé à émerger lors de la résidence de Jeff Silva à l’Iméra en 2018-2019, dans le cadre du programme Arts et Sciences, et qui faisaient déjà écho à des thèmes méditerranéens. C’est grâce à cette résidence, et en particulier aux liens établis avec La Fabrique des Écritures Ethnographiques, que cette recherche a pu être menée à bien et aboutir à la publication de cet ouvrage ainsi qu’à la réalisation de travaux audiovisuels à venir.
Ce projet est soutenu par la Chaire d’excellence Amidex ANFAA (Alternative Narrative Forms in Audiovisual Anthropology) d’Aix Marseille Université/IDEAS.
À propos de Jeff Daniel Silva
Jeff Silva est réalisateur et anthropologue originaire de Boston et chercheur postdoctoral au CNRS au Centre Norbert Elias, à Marseille. Formé au cinéma et aux beaux-arts aux Etats-Unis et titulaire d’un doctorat de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), sa pratique artistique se concentre sur les interactions complexes entre mémoire, temps et espace sur les individus et les écosystèmes confrontés à des pressions sociales, politiques, économiques en conflit. Il mène actuellement des recherches comparatives sur trois sites littoraux aux États-Unis, en France et en Roumanie.
Actuellement, Jeff co-développe un nouveau laboratoire d’enseignement et de production à Marseille avec Boris Petric, directeur du Centre Norbert Elias, afin de produire des œuvres à la croisée de la pratique artistique et de la recherche en sciences sociales, intitulé « La Fabrique des écritures ».
Atelier « Telling Her Story, Telling Herstory » avec Gurmeet Kaur
Publié le 07 Nov 2025
Gurmeet Kaur, en résidence postdoctorale à l’Iméra au premier semestre 2025-2026, présentera ses recherches dans le cadre de l’atelier intitulé « Telling Her Story, Telling Herstory. Exploring Tibetan Buddhist Cultures Through the Prism of Women’s History » (Racontez son histoire, racontez l’histoire des femmes. Explorer les cultures bouddhistes tibétaines à travers le prisme de l’histoire des femmes) à l’Université de Berne.
14 et 15 novembre 2025
Au cours des dernières décennies, un changement significatif s’est opéré vers des études sociales et historiques critiques des cultures bouddhistes tibétaines. Cette transformation a été particulièrement notable dans les domaines des études sur les femmes et le genre. Si les études sur le genre ont joué un rôle crucial dans la diversification des approches, les réponses aux questions persistantes concernant l’histoire des femmes et leurs réalités vécues restent un desideratum. Dans le discours multiforme d’aujourd’hui, les questions féministes fondamentales invitent à une réflexion renouvelée : qui parle au nom de qui et pourquoi ? Qui raconte l’histoire des femmes – et comment, précisément, pouvons-nous raconter l’histoire des femmes aujourd’hui ?
L’inscription est obligatoire pour assister à cet atelier international.
Envoyez un mail à dolores.bertschinger (at) unibe.ch jusqu’au 8 novembre.
Négocier la voix et l’autorité. La vie des femmes tibétaines et la construction de leur histoire
Gurmeet Kaur participe à la seconde table ronde du 14 novembre (13h30-15h30) sur les perspectives historiques. Son intervention s’intitule Negotiating Voice and Authority. Tibetan Women‘s Lives and the Construction of Herstory (Négocier la voix et l’autorité. La vie des femmes tibétaines et la construction de leur histoire).
Les recherches de Gurmeet Kaur se concentrent sur les femmes dans les mondes bouddhistes himalayens en tant que créatrices, contestataires et porteuses de tradition. S’appuyant sur un corpus biographique de neuf siècles (du milieu du Xe au milieu du XXe siècle) consacré aux femmes tibétaines et lu à travers une herméneutique féministe, elle propose une « histoire collective » qui appelle à une réorientation méthodologique plutôt qu’à une simple inclusion additive. Kaur montre comment l’autorité des femmes s’est maintenue grâce à trois dynamiques qui se recoupent : le positionnement relationnel au sein des réseaux familiaux et institutionnels ; la légitimation charismatique par la virtuosité ascétique, l’expérience visionnaire et la maîtrise des rituels ; et le leadership en temps de crise lors de bouleversements politiques et de ruptures institutionnelles. Ce travail met en évidence la manière dont les femmes ont continuellement façonné et refaçonné le bouddhisme tibétain de l’intérieur.
Une nouvelle étape pour le projet Mawjaat – Tiers-lieux pour les transitions culturelles en Méditerranée
Le projet “Mawjaat – Tiers-lieux pour les transitions culturelles en Méditerranée” entre dans une nouvelle étape ! Aux côtés de la Friche Belle de Mai, l’Iméra accueille Lieve Wijman, chercheuse basée à Amsterdam, dans le cadre de ce programme de recherche-action autour des transitions culturelles, écologiques et sociales.
Spécialisée en philosophie, études sur les conflits et droits humains, Lieve explore les dynamiques culturelles, migratoires et sociales entre les rives de la Méditerranée, à partir d’expériences de terrains menées en Égypte, Jordanie et Turquie.
À propos du projet Mawjaat
Le terme “Mawjaat” (en arabe : موجات) signifie “vagues” en français, un mot qui évoque la mer en partage et suggère les ondes de changement, en résonance avec l’esprit du projet.
Dans un contexte de solidarité culturelle dans la région sud méditerranéenne, ce projet vise à soutenir et renforcer, mais également nourrir une réflexion commune autour des transitions culturelles à partir d’une communauté de tiers lieux, espaces hybrides, hubs créatifs. Mawjaat encourage la coopération régionale entre ces acteurs décisifs du paysage culturel de la rive sud de la Méditerranée, véritables lieux de réflexion et d’expérimentation, autour d’enjeux de développement communs : innovation sociale, participation citoyenne, culture numérique, transformation écologique.
D’une durée de deux ans, Mawjaat participe à la création d’une expertise méditerranéenne régionale et entend soutenir cette communauté de tiers-lieux dans son rôle de laboratoire créatif et innovateur, via, notamment la mise en œuvre d’un programme de subventions d’expérimentation et l’organisation de workshops thématiques.
Fruit d’un partenariat entre la Friche la Belle de Mai et l’Iméra, la recherche-action en année 1(janvier 2026 à janvier 2027) associera des enquêtes de terrain dans les cinq pays partenaires (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Liban), une analyse de l’écosystème régional des tiers-lieux et la production d’un livrable présentant les résultats de la recherche. Cette recherche s’achèvera par une résidence de cinq mois à l’Iméra, prévue en année 2 (février à juin 2027).
Ce projet est financé par le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE). Il est mené avec l’aide de l’Institut français d’Algérie, l’Institut français d’Égypte, l’Institut français du Liban, l’Institut français du Maroc, ainsi que l’Institut français de Tunisie.
Les étudiantes et étudiants de troisième année de licence – Atelier Aménagement Durable et ceux en première année de Master en Urbanisme de l’Institut Supérieur des Technologies de l’Environnement, de l’Urbanisme et de Bâtiment (ISTEUB) de Tunis, ont invité Rachid Alillouch à intervenir lors d’une conférence en ligne. Celle-ci sera retransmise en direct à l’ensemble des étudiants et personnes intéressées au sein du Département d’Urbanisme.
Rachid y présentera son ouvrage Les projets urbains au Maroc – Entre injonctions à la durabilité, circulation de modèles et greenwashing. Il abordera plus spécifiquement le sujet des projets d’aménagement de la vallée du Bouregreg à Rabat Salé et de l’éco-cité de Zenata au Grand Casablanca.
À propos de Rachid Alillouch
Pr. Rachid Alillouch est architecte-urbaniste, docteur en architecture et architecte du patrimoine. Ancien directeur adjoint de l’École Nationale d’Architecture de Rabat de 2016 à 2023, il a passé une partie de sa carrière professionnelle comme responsable au sein de l’Agence Urbaine de Kénitra, et en tant que directeur de l’urbanisme à l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg. Il est actuellement enseignant chercheur à l’École Nationale d’Architecture de Fès et chercheur associé au Laboratoire « Population, Environnement, Développement », LPED – UMR151 – amU/IRD. Il enseigne également à l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme et à l’École Nationale d’Architecture de Rabat.
Jérémie Foa participe aux Rencontres de la Librairie Maupetit samedi 27 septembre à partir de 16h et y présente son dernier ouvrage Tous ceux qui tombent : Visages du massacre de la Saint-Barthélemy.
Fin août 1572. À Paris, des notaires dressent des inventaires après décès, enregistrent des actes, règlent des héritages. Avec minutie, ils transcrivent l’ordinaire des vies au milieu d’une colossale hécatombe. Mais ils livrent aussi des noms, des adresses, des liens. Puisant dans ces archives, Jérémie Foa tisse une microhistoire de la Saint-Barthélemy soucieuse de nommer les anonymes, les obscurs jetés au fleuve ou mêlés à la fosse, à jamais engloutis.
Ensemble, Jérémie Foa et Brian Sandberg mènent une recherche collaborative sur le Changement climatique et les conflits religieux en Europe, 1550-1650.Ce projet de recherche étudiera les liens entre le changement climatique, les catastrophes environnementales et les conflits religieux pendant la période des guerres de religion européennes et du petit âge glaciaire.
Développement économique du Vietnam : une étude issue d’une collaboration Iméra
Publié le 15 Sep 2025
Une publication résultant d’une collaboration entre deux résidents de l’Iméra en 2022-2023, Harutaka Takahashi, économiste, et Gerard Sasges, historien, a été publiée dans le journal International Economics fin août 2025.
Une collaboration entre économie et histoire
L’Iméra se veut un lieu de rencontre et d’émulation collective grâce aux échanges entre résidents et entre disciplines. C’est chose faite avec Harutaka Takahashi et Gerard Sasges. Tous deux résidents lors de l’année académique 2022-2023, ils ont su discuter et mêler leurs disciplines respectives, économie et historie, pour mener de nouvelles recherches.
Mêlant l’histoire du Vietnam et l’étude de son développement économique, ce travail de recherche évalue les contributions de trois politiques clés – infrastructures électriques, mondialisation et privatisation – au développement économique du Vietnam entre 1980 et 2018.
Harutaka Takahashi était titulaire de la chaire AMSE/Iméra – Un monde en crise 2022-2023.
Gerard Sasges faisait partie du FIAS fellowship Programme en 2022-2023, soutenu par le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne dans le cadre du contrat Marie Skłodowska-Curie n°945408.
Qui se sent appelé à parler de quoi ? Être situé est la condition pour pouvoir percevoir et agir. Mais est-ce que seuls ceux qui sont situés d’une certaine manière peuvent prendre position ? Pour répondre à cette question, la phénoménologie revêt une importance particulière, car la « situation » fait partie de ses concepts fondamentaux. Heidegger et Sartre, Beauvoir et Merleau-Ponty l’ont utilisé pour décrire l’horizon des possibilités du Moi qui fait l’expérience.
Thomas Bedorf s’inscrit dans cette lignée et développe une nouvelle compréhension de l’être-situé, basée sur une philosophie de la différence. Il débouche sur une phénoménologie politique qui reconfigure l’espace entre le lieu d’où la parole est prise et l’espace public où s’articule la politique. Cette démonstration va à l’encontre de certaines tendances dans les débats enflammés sur les « stand points » et les privilèges. Un livre d’une grande actualité.
Depuis 2011, Thomas Bedorf est professeur en philosophie pratique à l’Institut de Philosophie de la FernUniversität Hagen.
Il a été résident à l’Iméra de septembre 2019 à février 2020. Le livre Être-situé sans fondement. Une phénoménologie politique a été, en grande partie, conçu et écrit lors sa résidence.
L’équipe de l’Institut d’études avancées d’Aix Marseille Université a la profonde tristesse d’annoncer le décès de Gerard Sasges, survenu en août 2025.
C’est avec immense tristesse que nous avons appris le décès de Gerard Sasges, notre fellow et ami, au début du mois d’août, chez lui, après tous ses longs voyages, à Victoria, en Colombie-Britannique, entouré de sa famille, de Shiwen et d’Ali.
Gerard a passé une année à l’Imera, entre septembre 2022 et juillet 2023. Un chercheur hors catégorie, capable de traverser avec ironie et respect les frontières disciplinaires et culturelles, de ciseler une recherche sur Sodexo, ambiguë utopie planétaire du nouvel esprit du capitalisme, ainsi que d’organiser “Fragments d’utopies”, premier séminaire entre les fellows des différents instituts d’études avancées français et les meilleurs spécialistes issus de cinq continents.
Pour celles et ceux qui ont eu la chance de travailler, discuter, rire, ou simplement passer un moment avec Gerard, son intelligence, élégance, humanité et beauté resteront un souvenir précieux et inoubliable.
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